Mais à quoi jouent les Chinois ?

Chinoiseries… le cliché est approprié. Si il n’y a pas grand chose à dire sur la sélection masculine, qui n’a de toutes façons quasiment aucun impact sur le niveau international actuel en judo et qui est particulièrement légère avec aucun combattant au-dessus de 81 kg, il n’en est pas de même pour la sélection féminine, et le moins qu’on puisse dire est qu’on ne voit pas très bien où les Chinois veulent en venir. Rappelons que le pack féminin chinois est dans le trio de tête des nations dominantes aux championnats du monde (sauf en 2010 où, malgré trois médailles, elles descendent à la troisième place des nations par manque d’or), et généralement encore mieux aux Jeux Olympiques.
Cette fois, on ne voit pas bien comment, avec ce groupe de quasi anonymes (pour découvir la sélection chinoise, c’est ici), la délégation chinoise pourrait avoir de l’impact sur ces championnats du monde de Rio 2013. La seule combattante avec des références récentes, Liu Jing, a fait troisième au championnat d’Asie et gagné l’Open d’Uruguay cette année en en -52 kg. Elle est cette fois alignée en -57 kg… Les autres ? Li Yanan, la -48 kg, était 5e des championnats du monde juniors 2011, Shi Cuijuan, la -63 kg, 7e du tournoi de Mongolie en 2011… c’est maigre.
La surprise vient de l’absence de quelques piliers, comme Xu Lili en -63 kg, vice championne olympique 2012 et championne d’Asie 2013, ou encore… Tong Wen, dont on nous avait dit qu’elle souhaitait continuer son aventure. Tant mieux qu’elle ne soit pas là… mais pourquoi ne pas avoir sélectionné en +78 kg, habituelle point fort des Chinois, la solide Yu Song, qui venait justement de gagner le Master 2013 ? la titualire Kang Jie ? Une troisème place au Grand Prix de Chine en 2011 et à la « world cup » de Corée en 2012.
Soit la Chine nous prépare quelque chose d’inattendu – et c’est possible avec ce pays monde qui parvient à sortir des combattantes d’excellent niveau que personne ne connaissait – soit, et c’est plus probable, la Chine fait l’impasse sur ces championnats du monde de Rio, qu’elle offre aux jeunes et aux seconds couteaux.
La question est : reviendra-t-elle à son meilleur niveau dans les années à venir ? Après son triomphe de Pékin en 2008, l’Empire du Milieu a paru s’enfoncer dans un désintérêt progressif pour le judo que le système « libéral » des tournois actuellement en place semble avoir renforcé.
Un début de réponse fin août ?