Judo World Tour – Le tour du monde des tatamis en 400 pages

Pendant près de deux ans, Morgan Girardeau a parcouru les dojos du monde. En passant par le Portugal, la Mongolie, le Japon, l’Australie, l’Argentine et le Canada, ce sont au total 41 pays et 121 dojos qu’il a visités, pour des centaines d’entraînements et des milliers de judokas rencontrés ! Ce Breton, professeur de judo et ceinture noire 5e dan, vous livre ici son Judo World Tour : des cultures et des environnements différents, des dojos insolites, mais surtout des expériences inoubliables et un partage de valeurs autour d’une pratique sincère et passionnée.

Un judoka auteur désormais en pleine promotion, qui alterne interviewes, séances de dédicaces et conférences dans les clubs. Et un petit arrêt par la rédaction de L’Esprit du Judo, qui soutient son projet depuis maintenant deux ans.

Morgan, votre aventure est désormais bien connue du milieu du judo. Pour autant, pouvez-vous nous raconter quelques souvenirs particulièrement marquants, et pourquoi ceux-là ?
Au niveau judo, une rencontre avec un professeur japonais parce qu’il était dans la pure tradition du judo, la pure tradition japonaise, c’était à Osaka au Daishin Judo Club. Et au niveau plutôt rencontre et partage, je dirais deux rencontres, la première était en Australie avec un aborigène qui m’a offert un boomerang et la deuxième en Mongolie, où j’ai rencontré un nomade mongol qui n’avait rien mais qui donnait tout.

Si c’était à refaire, ce tour du monde des tatamis, est-ce que vous feriez certaines choses différemment ?
Je referais tout pareil, mais je partirais plus jeune. Si c’était à refaire, je ferais la même chose mais à trente ans. Allez, disons entre vingt-cinq et trente ans. Parce qu’en fait, je considère que j’ai perdu trop de temps à le faire. Ce que j’ai appris en deux ans dépasse de loin tout ce que j’ai pu apprendre en trente-huit ans et, de ce fait, si j’avais réalisé ce tour du monde là avant, j’aurais été différent.

Vous sentez-vous différent aujourd’hui ?
Transformé. Différent dans mon savoir-être et différent également dans ma façon d’appréhender le judo, comment je le perçois et comment je souhaite le mettre en œuvre dans ma vie quotidienne.

Comment revient-on à une vie normale après ça ?
On ne revient pas en fait (rires). J’ai du mal à me repositionner. D’autant plus en France, où les gens ont tendance à se plaindre. Donc j’ai un peu de mal à relativiser parce qu’aujourd’hui en France, si on parle judo, on n’a que des infrastructures qui vont bien par rapport à d’autres pays, on a des dojos partout, avec des équipements extraordinaires et, à côté de ça, on a une situation sociétale qui fait que le Français n’est jamais content, et c’est un peu pénible en fait. J’ai du mal à revenir, je ne me sens pas spécialement à ma place. D’autant que dans ce tour du monde, j’ai essayé de promouvoir une certaine vision du judo qui était plus axée « système éducatif global », et lorsque l’on voit aujourd’hui dans les clubs – ceux que je connais – la prédominance de l’aspect compétition, cela me gêne un peu en fait. Il ne faut pas perdre notre culture, ce qui fait la puissance du message de Jigoro Kano.

Pendant votre tour du monde, vous avez animé une page Facebook. Comment gère-t-on toute cette communauté et comment comptez-vous pérenniser ces contacts ?
La page Facebook, c’était un état factuel de mon quotidien, j’ai posté dessus tous les jours quarante photos… C’était une photographie de mon quotidien, donc avec un certain nombre de personnes qui me suivent. Du coup, dans le livre que j’ai écrit, ce sont davantage des réflexions, des anecdotes que je ne pouvais pas mentionner sur la page Facebook. Et pour répondre à votre question, est-ce que la page Facebook me permet de maintenir le lien ? Oui, bien sûr, et heureusement, c’est d’ailleurs pour cela que je la conserve et que je l’anime toujours autant. Elle me permet aussi de rentrer en contact avec de nombreuses personnes qui me sollicitent pour avoir des contacts dans tel ou tel pays parce qu’ils veulent faire un petit voyage, par exemple en Colombie ou en Équateur.

Comment vont se passer les mois qui viennent pour vous ?
Désormais, je fais la promotion de mon livre, dans la vente et dans le commerce, j’organise des conférences/animations dans des clubs, durant lesquelles je parle de mon tour du monde et je donne un avant-goût de ce qu’ils pourront découvrir dans mon livre. Et puis je réfléchis, autrement, à comment je pourrais me positionner par rapport au judo aujourd’hui… dans le sens où je m’entraîne toujours à titre personnel mais j’aimerais bien donner plus, j’aimerais faire plus, et je réfléchis à comment je pourrais faire cela sachant que j’aimerais également soutenir des dojos, des clubs dans lesquels je suis passé et qui ont un réel besoin en fait.

Avec une envie de repartir du coup ?
J’aimerais bien oui ! J’ai des invitations pour faire un deuxième, voire un troisième tour du monde si je le souhaite. Malheureusement il faut des finances pour tout ça… J’ai financé mon premier tour du monde seul. À un moment donné, j’ai eu le soutien – y compris financier – de la Fédération Internationale de Judo. Aujourd’hui, j’aimerais faire des choses dans le judo, j’aimerais notamment aider des clubs népalais, des orphelinats, que je suis allé visiter, et j’aimerais bien leur apporter un soutien matériel. Il y a tant à faire.

Devenir un ambassadeur du judo à l’international en quelque sorte ?
Oui j’aimerais faire ça, mais j’aimerais aussi donner ce que j’ai pu recevoir dans des clubs, où la culture, et je dirais le système éducatif, c’est-à-dire bien plus qu’un sport, était une prédominance en fait.

JUDO WORLD TOUR – Le tour du monde des tatamis
Par Morgan Girardeau, le « Globe Trotting Judoka »
Les Éditions Sydney Laurent – 400 pages

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