Aguiar, Polling, Nifontov les grands gagnants du jour

Kim Polling, le nouveau shérif de la catégorie des -70 kg / Emmanuel Charlot – EDJ

En -70 kg, Kim Polling, après avoit battu la Française Décosse se retrouvait contre la Canadienne Zupancic, l’une des plus grosses progressions de la catégorie depuis les Jeux olympiques au point d’occuper avant le Master la première place mondiale. La Canadienne très puissante et active dominait en demie la Coréenne Kim Seongyeon, 21e mondiale (et 2e en Corée). En finale, pas de match. Kim Polling ne laissait aucune chance à Zupancic de la prendre au rythme et lui plaçait deux formidables seoi-nage à gauche. Kim Polling devrait prendre la première place mondiale après sa vertigineuse série de ce début d’année : Sofia, Paris, Dusseldorf, les championnats d’Europe et le Master. Une prise de pouvoir plus impressionnante, on ne connait pas.

-78 kg, Mayra Aguiar, troisième des Jeux, championne des « Pan-Am » est revenue aux affaires. Elle gagne ce Master sans être inquiétée, avec un splendide ko-soto gari en demi-finale sur la Coréen Jeong et un contre net en finale contre la Hongroise Joo (victorieuse en demie de Lucie Louette, pour en savoir plus, c’est ici). Débarrassée de l’Américaine Harrison, qui tente la délicate aventure de descendre en -70 kg, de la Japonaise Ogata et de la Française Tcheumeo, en plein flottement, la Brésilienne prend la première place mondiale et s’affirme en leader de la catégorie… en attendant Rio, chez elle.

+78 kg, la Brésilienne Altheman prend du galon assez régulièrement et parvient en finale en battant notamment la n°2 cubaine Abreu. Mais la grande gagnante du jour, c’est une nouvelle venue à ce niveau, la Chinoise Yu Song. Yu Song ? Une solide de 25 ans, deux fois vice championne d’Asie junior en 2005 et 2006, qui n’avait pas jusque là cassé trois pattes à un canard, perdant notamment assez régulièrement devant la Française Ketty Mathé. Mais les Chinois, même en cette période où on ne les sent pas très impliqués dans les affaires du judo mondial, savent forger des lourdes performantes, une spécialité maison. Yu Song battait la championne olympique Ortiz aux pénalités, puis la Slovène Polavder par ippon. En finale, elle gagnait la bataille des pénalités contre la Brésilienne Altheman et s’imposait dans une catégorie en quête de hiérarchie.

Les masculins

En -81 kg, c’est le retour tonitruant du Russe Ivan Nifontov ! Encore un peu juste à Londres après avoir été longtemps arrêté par des blessures, il s’est montré incroyablement dominateur toute la journée, clouant Pietri sur un énorme o-uchi-gari, jouant avec l’excellent Brésilien Penalber, jetant le Canadien Valois-Fortier sur un seoi-nage à genoux plein d’amplitude avant de rencontrer le Japonais Nagashima en finale. N°1 actuel de la catégorie au Japon, ce combattant nippon n’est pas des plus spectaculaires, mais il est difficile à faire tomber et très souvent vainqueur sur ses attaques de jambe. Après quelques escarmouches, le Russe trouvait une opportunité pour une magnifique clé en juji-gatame. Le beau retour d’un beau champion.

-90 kg, Arrivé en finale sans souffrance particulière et sur quelques beaux gestes un peu moins en puissance que d’habitude contre le Tchèque Jurecka, l’Ukrainien Grekov et l’excellent cubain Gonzales,  le Grec Ilias Iliadis… se retrouvait finalement tout seul en finale. Le Russe Denisov, impressionnant toute la journée, mais fatigué par ses championnats d’Europe, se sortait d’un gros tirage. Le Kazakh Bozbayev, qui lui marquait d’abord deux yuko, le Brésilien Camilo, qui lui marquait un beau eri-seoi-nage pour waza-ari avant de de se blesser, et finalement le vice-champion d’Europe géorgien Liparteliani, dans un très gros combat. Blessé aux doigts, et peut-être pas forcément volontaire pour donner à nouveau au Grec barre sur lui lors qu’il reste sur une victoire à Londres, le Russe était forfait pour la finale. Une grosse catégorie déjà en ordre de marche.

En -100 kg, c’est l’avénement de l’étonnant Azéri Elkhan Mammadov, 11e mondial depuis sa victoire au Grand Chelem de Bakou, chez lui. Remarquable contre le très bon russe Samoylovich, qu’il tourmentait tout le combat avec ses judicieux uki-waza, il trouvait une belle ouverture classique en uchi-mata pour marquer yuko au Néerlandais Henk Grol, l’homme-qui-ne-gagne-jamais-alors-qu’il-est-le-plus-fort. Etonnant et significatif. Mammadov, en forme, peut gagner un championnat du monde.

+100 kg, un nouveau Brésilien en finale aujourd’hui en lourds, l’énorme, et un peu lent Rafael Silva, n°1 des trois Brésiliens présents en demi-finale. Malheureusement pour le Brésil, le 4e homme était le Géorgien vice-champion d’Europe Okroashvili, aussi fort que Silva et plus tonique, qui s’arrangeait pour faire pénaliser son monumental adversaire et le contrer sur ses tentatives de ashi-guruma. Okroashvili, l’homme du moment dans la grande ombre de Teddy Riner.

Pour connaître le classement final des nations, c’est ici.