Retrouvez la longue interview dans le magazine en kiosque

Le champion d’Europe 2014 et médaillé mondial 2010 s’est longuement confié à L’Esprit du Judo n°59 paru ce jeudi 26 novembre. Retrouvez ici quelques inédits et quelques passages de l’interview du magazine.

Le reste est à découvrir ici et en kiosque à partie du jeudi 26 novembre

Sur ce qui fait un champion
« Le haut niveau, les menteurs n’y arrivent pas. Ceux qui se cachent la vérité où n’assument pas ce qu’ils sont ne deviennent pas des champions.»

Sur sa signature à l’OMS Pointe-à-Pitre avant d’arriver au Flam91
« L’OMS, une erreur ? Non, parce que j’étais particulièrement fier de représenter l’île et les Antilles. Je pourrai dire toute ma vie que j’ai vraiment fait un truc pour la Guadeloupe, en lui apportant sa première médaille européenne et une cinquième place mondiale. Et puis FLAM 91, avec qui j’étais déjà en contact ne me prenait pas au sérieux. Stéphane Nomis, que j’aime beaucoup, ne me proposait pas ce que je valais. Je ne suis pas un athlète de seconde zone : je suis au top, tu me rémunères au top ! J’ai dit que je préférais aller ailleurs gratuitement s’il le fallait. Il ne m’a pas cru. Alors, cette année, après les Europe de Bakou, nous avons rediscuté. Il connaissait les conditions, on s’est mis d’accord. Je suis content parce que, au-delà des conditions salariales, il y a un projet ambitieux, l’idée que le judo doit passer un cap vers le professionnalisme. Je pense que je suis dans le bon wagon avec ce club qui a des résultats en cadets, en juniors, qui s’est ouvert sur des étrangers aussi, avec mon amie allemande Martyna Trajdos ou encore Charline Van Snick.»

Sur l’arbitrage vidéo
« Les arbitres attendent qu’on leur dise quoi faire dans l’oreillette… Moi, je demande de l’honnêteté et de la transparence, donc l’accès à ce qu’ils voient. Cela voudrait dire que tout le monde puisse, comme au rugby, voir les images. Cela pousserait les arbitres à être plus objectifs. Avec, par exemple, la possibilité pour les entraîneurs de demander un arbitrage vidéo aussi souvent que nécessaire à partir du moment où ils ont raison. Ce « challenge » vidéo, il est temps de le mettre, on ne peut plus faire autrement. Ce que je propose, c’est d’en mettre un par combat : si le challenge est bien utilisé, on peut le réutiliser. Sinon, on le perd. Je ne crois pas que cela va hacher le combat plus qu’aujourd’hui. Cela permettrait de mieux utiliser la vidéo. »

Sur les règles
« D’abord, les arbitres eux-mêmes ne connaissent souvent pas bien les règles. On me reproche des les utiliser ? Après Teddy Riner, je suis le combattant qui marque le plus. Je ne gagne jamais mes combats sur pénalité. Je n’ai donc pas vraiment de problème avec ça, mais on critique les combattants qui jouent avec les règles. Comment leur en vouloir ? Nous cherchons à être les meilleurs du monde. Etl e meilleur, il est malin, il sait aussi jouer avec les règles. C’est celui qui a mis en place la meilleure tactique qui gagne à niveau égal. La boxe a fait ça de tout temps, on le leur reproche ? »

Sur l’épanouissement
« Dès que l’on sort du lot on est décrit comme rebelle, ce n’est pas du tout ça. J’aspire à être heureux. Et  il n’y a rien de plus dur que d’être heureux.»
« Ce n’est pas que je veuille instaurer ou garder cette image de bad boy, cela ne m’intéresse pas. Je n’aime pas être détesté, ça ne me plaît pas.»

Sur sa relation avec le staff fédéral précédent
« Durant ces années où je me suis battu très dur, j’avais une chambre universitaire à Evry, en Essonne. Je prenais les transports en commun pour aller à l’Insep. La plupart du temps, quand j’arrivais avec deux minutes en retard, le staff ne m’acceptait pas sur le tapis et on me renvoyait. Alors je me battais pour arriver à temps à l’INJ… Il y a eu beaucoup de préjugés, on a dit que je ne faisais que ce qui me plaisait. J’ai même eu une suspension de quatre mois et 2000€ d’amende pour « esprit non conforme à l’équipe de France »… On ne m’a rien dit de plus.»

Sur sa suspension en juillet 2008 ( Contrôlé positif au prednisone, un glucocorticoïde, lors des championnats de France juniors 2007 à Paris, il fut suspendu un mois en juillet 2008 pour la non déclaration d’une infiltration)
« Cela a surtout pesé d’un point de vue administratif. Je vais employer un mot fort : cela m’a rendu haineux de la fédération qui n’a pas assumé son erreur. Leur erreur qui me suit depuis près de 10 ans… Mon nom a été associé à « dopage ». Je veux bien qu’il y ait eu un dysfonctionnement, mais même quand je suis passé devant le tribunal de l’AFLD, la fédération n’était pas là. D’ailleurs, à ce moment-là, j’étais blessé, ils s’en fichaient. Ils n’ont pas assumé.»

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