Du beau monde sur les deux sommets européens

Nous n’aurons pas le plaisir de voir les stars « légères » de l’équipe nationale, les Takato (-60kg), Abe (-66kg) et autres Ono ou Hashimoto (-73kg) pour le tournoi de Paris, mais la sélection masculine japonaise qui sera sur le pied de guerre à l’AccorHotels Arena pour le week-end du 10 et 11 février sera bien intéressante tout de même. Chez les légers, on aura de magnifiques n°2-3, mis en situation pour prendre leurs responsabilités, comme l’ancien champion du monde juniors Shishime. À suivre les élégants Norihito Isoda et Joshiro Maruyama (ce dernier a fini finaliste à Tokyo) en -66kg , mais aussi le vainqueur du Grand Chelem de Tokyo, le solide Arata Tatsukawa, 20 ans, étudiant de Tokai (encore un),  qui a mis fin à deux ans d’invincibilité du champion du monde Soichi Hashimoto en demi-finale de la défunte Coupe Kano. Le vice-champion du monde junior 2015, champion d’Asie senior 2017, le -81kg Sotaro Fujiwara est à suivre aussi, car, avec ses 19 ans, il pourrait amener du nouveau dans cette catégorie pour le Japon. Mais c’est dans les catégories les plus lourdes que la sélection est la plus spectaculaire, avec le vainqueur de Tokyo en -90kg, Kenta « uchi-mata man » Nagasawa, qui monte en puissance, mais aussi le  brillant Shoichiro Mukai, 21 ans, qui pourrait passer un cap à cette occasion. C’est encore un ton au dessus avec les deux -100kg qui se disputent d’ores et déjà la sélection olympique pour 2020, le champion du monde Aaron Wolf et l’élégant vainqueur du tournoi de Paris l’anné dernière, à 18 ans, le longiligne Kentaro Iida. Enfin, en lourd, on sera dans le vif du sujet avec les deux hommes qui vont très probablement se disputer l’honneur d’être le rival japonais du Français Riner, chacun dans un style différent, le petit poids lourds de 22 ans, ultra-technique et avec un gros coeur, Kokoro Kageura, et l’inattendu « fils de », Yusei Ogawa, fils d’un champion du monde et olympique, 21 ans, moins élégant, mais un gabarit impressionnant, vainqueur successivement du Grand Prix de Chine et du grand Chelem de Tokyo, en battant dans une finale homérique de près d’un quart d’heure de temps effectif le champion olympique des -100kg, le Tchèque Krpalek.

-60kg : 
Toru Shishime (Ryotokuji Gakuen)
-66kg :
Joshiro Maruyama (Mikihouse)
Norihito Isoda (Kokushikan University)
-73kg :
Arata Tatsukawa (Tokai University)
-81kg :
Takeshi Sasaki (Tsukuba University)
Sotaro Fujiwara (Nittai University)
-90kg :
Kenta Nagasawa (Park 24)
Shoichiro Mukai (Nihon University)
-100kg :
Aaron Wolf (Tokai University)
Kentaro Iida (Kokushikan University)
+100kg : 
Yusei Ogawa (Meiji University)
Kokoro Kageura (Tokai University)

Chez les féminines, c’est l’équipe du Japon qui sera là, et parfois même avec la meilleure rivale, comme en -48kg où la toute nouvelle championne du monde Funa Tonaki aura une dernière chance d’endiguer le retour de l’ex-championne du monde et médaille d’or du Grand Chelem de Tokyo, Ami Kondo. Le public français aura le plaisir de découvrir en -52kg le « show » Uta Abe, une lycéenne de 17 ans, la petite soeur d’Hifumi, aussi terrible que lui. En -57kg, Tsukasa Yoshida, vice-championne du monde 2017 et son uchi-mata ravageur, sera présent. En -63kg, ce sera le grand affrontement attendu entre la championne du monde Clarisse Agbegnenou et celle qui l’a battu au Master après avoir battu la championne olympique slovène Trstenjak à Tokyo, Miku Tashiro. Un leadership international est en jeu. C’est le même cas en -78kg où notre médaillée olympique Audrey Tcheumeo aura du pain sur la planche face à la championne du monde 2015 et finaliste 2017 Mami Umeki, mais aussi et peut-être surtout, Shori Hamada, en or à Tokyo en battant la Française au passage, et invaincu en quatre tournois et un championnat d’Asie sur 2017. Dans la catégorie en-dessous, Chizuru Arai, n°1 mondiale, championne du monde 2017 et 2e au Grand Chelem de Tokyo fera figure de favorite. En fait, il ne manquera que la championne du monde toutes catégories Sarah Asahina, qui sera en Allemagne. Mais son alter-ego Akira Sone, championne du monde juniors 2017 à 17 à peine, sera enfin libre de gagner son premier tournoi senior.

-48kg : 
Funa Tonaki (Teikyo University)
Ami Kondo (Sumitomo Mitsui)
-52kg :
Natsumi Tsunoda (Ryotokuji Gakuen)
Uta Abe (Shukugawa Gakuin HS)
-57kg :
Tsukasa Yoshida (KOMATSU)
-63kg :
Miku Tashiro (KOMATSU)
Nami Nabekura (Sumitomo Mitsui)
-70kg :
Chizuru Arai (Sumitomo Mitsui)
-78kg :
Mami Umeki (ALSOK)
Shori Hamada (JSDF Physical Training School)
-78kg :
Akira Sone (Nanchiku HS)

ll faut le reconnaître la sélection masculine pour le Grand Prix d’Allemagne quinze jours apès Paris (Dusseldorf, 23-25 février) sera de grande classe. Le superbe -60kg Ryuju Nagayama, de Tokai, mais surtout les deux flambloyants -73kg, le champion du monde Shoichi Hashimoto et sa majesté Shohei Ono. Ce dernier avait fait un petit tour (victorieux) et puis s’en va à Tokyo, il sera dos au mur pour gagner sa place au prochain championnat du monde de septembre à Baku. Les places sont chères dans l’équipe du Japon, même pour lui. Ce sera aussi le retour du champion olympique -90kg Mashu Baker, le retour du champion du monde Ryunosuke Haga en -100kg et le duel classique en lourd du solide Ojitani et de l’excellent vice champion olympique Harasawa qui a, paraît-il, du faire un tour à l’hopital pour un sur-entraînement. Ça s’annonce énorme.

Le lutin de Tokai Takato (-60kg), champion du monde, ira seul à Prague (3-4 mars), pour, selon son directeur d’équipe, gagner en autonomie et en maturité. Quant à Hirofumi Abe (-66kg), champion du monde vainqueur à Tokyo et déjà qualifié pour les championnats du monde, il ne fera son retour qu’au Grand Chelem de Russie (Ekaterinburg, 7-8 mars). Evénement dans l’événement : il sera accompagné du triple champion du monde et double médaillé olympique -66kg Masashi Ebinuma, qui reprend du collier en -73kg, à 27 ans.