Tagir Khaibualev sera le seul champion olympique présent

Champion du monde 2011 et champion olympique 2012 en -100 kg, Tagir Khaibulaev défendra les couleurs russes / Officiel IJF

Masculins
-60 kg :    MUDRANOV Beslan
-66 kg :    KHAN-MAGOMEDOV Kamal
-66 kg :    PULYAEV Mikhail
-73 kg :    MOGUSHKOV Musa
-81 kg :    NIFONTOV Ivan
-90 kg :    DENISOV Kirill
-90 kg :    VOPROSOV Kirill
-100 kg :  KHAIBULAEV Tagir
+100 kg : SAIDOV Renat

Féminines
-48 kg :    KUZNETSOVA Alesya    
-48 kg :    RUMYANTSEVA Kristina    
-52 kg :    RYZHOVA Yulia
-52 kg :    KUZIUTINA Natalia
-57 kg :    ZABLUDINA Irina
-63 kg :    LABAZINA Marta
-70 kg :    DENISENKOVA Ekaterina    
-78 kg :    DMITRIEVA Anastasiya
+78 kg :   CHIBISOVA Ksenia

On l’attendait, la voici : la sélection des Russes pour « leur » championnat du monde à Chelyabinsk, fin août. Son potentiel réel est un mystère. Le monde du judo est resté étourdi du coup de massue porté par l’équipe masculine d’Ezio Gamba à Londres en 2012 (trois titres olympiques, une finale et une troisième place). Mais depuis, les Russes ont beaucoup moins fait  parler d’eux, se contentant à Rio en 2013 de deux modestes médailles de bronze et aux championnats d’Europe de trois médailles dont un titre en 2013 et de quatre médailles dont un titre en 2014, année où ils glissent chez les masculins à la troisième place des nations pour la première fois depuis trois ans derrière la France et la Géorgie. Interrogé sur le sujet, le renard italien explique posément que seuls les Jeux olympiques sont un objectif. Mais Chelyabinsk est en Russie et la pression sera un peu plus forte sur les épaules solides du maître, dont on ne sait pas très bien encore si il contrôle tout ce qui se passe, où si, comme les autres, il est parfois dans le flou – ce qui semble tout de même être un peu le cas en ce moment. Objectif affiché ? Deux titres. Faisable… mais pas si simple. Le sort a joué contre l’équipe russe, privée de son fantastique champion olympique des -73 kg, Mansur Isaev, blessé au genou à Paris alors qu’il semblait en pleine forme. Le champion olympique -60 kg Arsen Galstyan, impressionnant lui aussi pendant quelques minutes à Montpellier au championnat d’Europe, sera également manquant pour blessure et changement de catégorie. Il reste donc Tagir Khaibulaev, merveilleux champion du monde 2011 et champion olympique 2012, pour assumer ce qui semblait être la tactique prévue : le retour en forme des « Olympiens » pour cette occasion. Khaibulaev a gagné joliment le Grand Prix de Mongolie, mais n’a fait que 5e à Taipei, ce qui indique une soudaine baisse de forme, où plus probablement… une alerte physique.

Un groupe qui saura se défendre devant son public

Le reste de l’équipe sera néanmoins très solide, avec le champion d’Europe en titre, l’excellent Beslan Mudranov (performance déjà réalisée en 2012), qui est sans doute mûr pour s’affirmer à un autre niveau. Le -66 kg Pulyaev a gagné le Grand Chelem de Paris et le Grand Prix de Cuba… mais s’est incliné à Montpellier devant Larose (sur une jambe… au sens propre comme au sens figuré car, sérieusement blessé au genou, le Français a tout de même catapulté le Russe en ura-nage). Les deux Kirill en -90 kg seront dangereux, notamment Denisov, médaillé mondial en 2013, mais aussi déjà en 2009 et 2010, tandis que le « balayeur » Voprosov (voir Esprit du Judo n°51 actuellement en kiosque) monte en puissance avec deux médailles européennes successives. Quant aux autres… tout est possible ! Mais le médaillé olympique (et champion du monde 2009) -81 kg, Ivan Nifontov, 5e au championnat du monde 2013, a du mal à revenir à son top niveau, le -73 kg Mogushkov, 26e mondial, n’est que l’ombre du -66 kg qu’il a été, quant au +100 kg Renat Saidov, spécialiste du juji-gatame à la volée (en descendant au sol), si il a énormément progressé, il ne vise, au mieux, qu’une troisième place.

Les filles ? Cinq médailles de bronze mondiale dans toute l’histoire du judo russe

Et les filles ? Là encore les progrès sont là, significatifs, mais l’équipe, bredouille en 2013 – et qui n’a jamais brillé en féminines que par les médailles de bronze des lourdes Donguzashvili (qui est aussi médaillée olympique) et Ivaschenko, et une fois par Kiuzutina en -52 kg – n’a semble-t-il pas encore les moyens de s’immiscer collectivement dans la bataille pour les premières places, sauf en -52 kg où Natalia Kiuzutina, championne d’Europe 2009 et 2010 (médaillée mondiale 2010), a retrouvé sa superbe avec trois finales européennes successives en 2012 (2e), 2013 (1e), et 2014 (2e) et en -48 kg avec la fantastique petite reine du ne-waza qu’est Alesya Kuznetzova, vice championne du monde juniors 2011 derrière la Japonaise Endo, qui sera une outsider intéressante à suivre. Objectif ? au moins une médaille…

De quoi faire face, sans doute, à l’opposition, mais pas de la surclasser. La Russie ne devrait pas terminer première nation chez elle.