Une ultime compétition couronnée de succès pour le médaillé mondial 2010

© L’Esprit du Judo / Thierrry Fabre dans ses œuvres.

En tailleur, tout en regardant d’un œil attentif la finale féminine des « France » par équipes, mettant aux prises le Red Star Champigny au Judo Club Maisons-Alfort (4-1), Thierry Fabre savoure ses derniers instants sur le tatami en tant que compétiteur. À l’issue d’une journée chargée d’émotions.

« N’étant pas forcément entraîné, je ne devais combattre qu’une fois l’avantage définitivement pris par les copains » (de l’AC Boulogne-Billancourt), précisait le Montpelliérain d’origine.  Cas de figure qui se présentait en quarts de finale, contre Maxime Clément du Franche Comté Judo Besançon. « En montant sur le tatami, j’avais un peu d’appréhension car mon corps avait dit stop depuis quelques mois déjà », évoquait celui qui va tirer sa révérence au 30e rang mondial des moins de 100 kg. Défait sur immobilisation en bordure après s’être fait contrer sur son makikomi, il avouait « avoir un peu les boules » en quittant la surface de combat. Sensation vite atténuée quand, dès le kimono troqué pour un ensemble short – t-shirt, l’Audois voyait son club de cœur, l’Alliance Judo Limoges, déjouer tous les pronostics du tableau féminin en allant chercher une troisième place inédite, aux dépens de Villemomble Sports (quatre victoires à une). « Cette médaille m’a fait énormément plaisir, étant donné que j’ai toujours gardé contact avec  l’AJ Limoges depuis mon départ en 2008 pour Boulogne-Billancourt, et notamment avec Adil (Fikri), qui s’occupe du groupe Elite. Ce podium, qui qualifie les filles pour la prochaine coupe d’Europe des clubs, va même me donner du boulot très rapidement. » Car le désormais retraité ne restera pas longtemps hors des dojos. Début juillet, il deviendra officiellement le responsable du haut niveau à Limoges et Brive, pour un retour aux sources qu’il envisage avec beaucoup d’ambition. « Ma mission va être d’accompagner les filles, qui désiraient plus de soutien au niveau local comme je le souhaitais en partant de Limoges en 2008, le plus haut possible. Je sais ce qu’il faut faire pour aller chercher une médaille mondiale. Je ferais tout mon possible pour que des combattants du coin, comme Fanny (Posvite) qui en a le potentiel, brillent en équipe de France. »

© L’Esprit du Judo / Thierrry Fabre en 2011, en haut du podium national pour la deuxième fois.

En attendant, le parrain de la FFSA (Fédération Française du Sport Adapté) était toujours en course pour le podium national avec l’ACBB, opposé aux quintuples champions de France en titre du Levallois Sporting Club. Ceux-ci s’imposaient grâce à Cyrille Maret, vainqueur du combat décisif contre Pierre Robin, sur un harai-goshi enchaîné au sol. Pas de grande finale du coup, mais une petite, contre le JC Maisons-Alfort. Romain Poussin, Guillaume Chaîne et Loïc Piétri se mettaient alors en quatre pour aller chercher les trois points de la victoire, et offrir une dernière récompense à leur aîné de 31 ans. Le poids lourd maisonnais Jonas Savatier prenait la peine d’honorer  un combat final sans enjeu, ponctué par l’ultime o-soto-gari « ipponisant » de la carrière de Thierry Fabre, dont le plus beau souvenir restera la médaille de bronze mondiale conquise à Tokyo en 2010. Pas prêt physiquement pour les championnats du monde militaires qui se dérouleront au Kazakhstan au mois de juillet, sa toute dernière action de sportif de haut niveau sera finalement à l’occasion du défilé du 14 juillet, avec son uniforme de Brigadier-chef. Avant de vite renfiler son judogi, « avec rigueur et respect de mes engagements. »