L’homme de Tokai est désormais vice-Président de la AJJF

On pouvait s’interroger sur la façon dont le nouveau pouvoir aller s’immiscer dans la grande bataille entre Meiji et Tokai, entre Uemura, désormais réfugié au Kodokan dont il est toujours le dirigeant, et Yamashita, le grand battu de la bataille politique entre ces deux poids lourds (au propre comme au figuré) lors de la dernière décennie. Shoji Muneoka, le nouvel homme fort, allait-il subir l’influence puissante de Uemura – même  affaibli, celui tenait encore tous les rouages il y a peu…
La réponse semble assez claire : non seulement Shoji Muneoka a répondu aux journalistes qu’il ne voyait de quoi ils parlaient quand ils évoquaient devant lui la future relation entre le Kodokan et la Fédération, mais il a surtout nommé vice-Président le grand rival, Yasuhiro Yamashita qui revient donc en force. Sa vision d’un judo traditionnel et humaniste – qui s’oppose résolument à la perspective actuelle de la Fédération mondiale dans laquelle Uemura était largement impliqué – est de retour avec lui. Comment tout cela va-t-il s’articuler dans le futur avec le judo mondial tel qu’il est ? Ce sera intéressant à découvrir. Uemura pourra-t-il rester leader au Kodokan ? Que va faire le judo japonais vis à vis de la FIJ – beaucoup considère que le soutien manifeste de Marius Vizer a Uemura l’aurait plutôt desservi tant le Japon se méfie de la politique actuelle du judo mondial – voilà les sujets d’avenir.

Autre présence intéressante dans le nouvel organigramme, celle de Kaori Yamaguchi dans un rôle de conseil. La grande dame du judo japonais, première championne du monde de leur histoire, n’avait pas pris de gant pour dire ce qu’elle pensait du pouvoir précédent et c’est elle qui avait conseillé aux plaignantes de l’équipe nationale d’officialiser leur mécontentement auprès du Comité National Olympique… un rôle qui ne lui a pas donné beaucoup de nouveaux amis dans un pays où la position de la femme reste très « traditionnelle ». Si elle n’est pas au premier plan du nouvel exécutif, son attitude audacieuse et ferme est néanmoins reconnue comme positive par Shoji Muneoka. La direction du judo japonais du futur se dessine.