Le président de la Fédération suisse parle de la place du judo dans son pays

À quelques semaines du Swiss Judo Open, qui se tiendra à Zürich les 7 et 8 mars prochains, Daniel Kistler, le président de la Fédération suisse de judo, a évoqué l’envergure nouvelle prise par cette compétition, ainsi que l’évolution de la discipline dans son pays.

 

Le Swiss Judo Open est désormais labellisé « European Cup ». En quoi est-ce un changement majeur ?
Avec ce label, la compétition est maintenant reconnue par l’European Judo Union (EJU). Cela signifie notamment qu’elle apparaît officiellement sur l’agenda et qu’elle rapporte des points au classement européen*. À terme, cela permettra d’installer les bases d’une bonne collaboration avec l’EJU et, pourquoi pas, de mener ensemble d’autres projets.

Estimez-vous que, dans la continuité, ce tournoi sera amené à prendre encore plus d’ampleur ?
Oui, du moins nous essayons d’aller dans cette direction. Néanmoins, il faudrait qu’il y ait davantage de participants pour espérer devenir, d’ici quelques années, un Open européen.

Et quels sont les projets actuellement menés pour favoriser l’essor du judo en Suisse ?
Actuellement, nous cherchons en premier lieu à améliorer le développement des clubs. Afin d’être à leur écoute et de répondre au mieux à leurs besoins, nous sommes passés par une phase de modernisation dans les domaines du marketing et de la communication. Nous allons aussi créer un nouveau site Internet. Il faut que la Fédération soit à l’écoute des clubs, et non l’inverse.


© Olivier Remy – L’Esprit du Judo – Daniel Kistler avec le judogi de l’équipe suisse. 

Vous êtes arrivés à la tête de la Fédération suisse en mai 2014, puis vous avez rapidement mis en place des mesures afin de soutenir les athlètes…
En parallèle de ces efforts de modernisation, nous apportons une aide financière aux judokas pour certaines compétitions. Pour la « Grand Slam Team » (les combattants les mieux placés à la ranking-list mondiale), nous prenons actuellement en charge 75% de leurs frais et, après les Championnats d’Europe 2015, nous allons monter à 100% jusqu’aux Jeux de Rio. Avant, ils devaient assumer tous les coûts par leurs propres moyens.

Peut-on dire que le Swiss Open, seule compétition internationale disputée sur le sol helvétique en 2015, joue un rôle important pour l’image de ce sport dans votre pays ?
Non, ce n’est pas avec un seul tournoi que l’on parviendra à marquer les esprits. En revanche, nous pouvons dire que c’est un premier pas, une ouverture vers d’autres compétitions à organiser dans le futur.

La délégation suisse est relativement jeune. Pensez-vous qu’elle pourra faire aussi bien, voire mieux qu’en 2014 lors du Swiss Open (douze médailles, dont trois titres) ?
Oui, je pense que nos judokas peuvent faire encore mieux. Ciril Grossklaus, Domenik Wenzinger, Flavio Orlik ou encore Juliane Robra représentent de sérieuses chances de succès. Cette dernière, plus expérimentée, a d’ailleurs terminé troisième le week-end dernier, lors de l’Open européen à Sofia (-70kg). Même si Fabienne Kocher (-57kg), blessée, ne participera pas au Swiss Open, nous sommes sur le bon chemin !

 

*Si elles permettent d’engranger des points au classement européen, les coupes d’Europe n’ont cependant aucun impact sur la « ranking list » établie par l’IJF.