La judoka belge, Charline Van Snick, entame sa défense

Charline Van Snick avait été contrôlée positive à la cocaïne lors des derniers championnats du monde de Rio, où elle avait remporté le bronze en moins de 48kg (lire ici et ici). Les résultats, révélés le 14 octobre par un laboratoire de Montréal, avait été contestés d’emblée par la judoka liégeoise. La Belge a souhaité prouver son innocence en faisant recours à une contre-expertise dévoilée aujourd’hui à Liège, lors d’une conférence de presse menée par l’athlète.

© L’Esprit du Judo

Cet examen, qui a été réalisé par le laboratoire de Jan Tytgat, professeur en toxicologie et en pharmacologie de l’Université de Louvain (KUL), démontre que Charline Van Snick ne consommerait pas de cocaïne. «Une mèche de cheveux de 28 cm a été prélevée sur Charline Van Snick le 10 octobre. Selon un segment (2cm le plus près de la racine) permettant d’établir un profil couvrant la période du 10 août au 10 octobre, l’examen toxicologique a révélé la présence de 2,3 picogrammes de cocaïne par milligramme», a expliqué le professeur Tytgat aux médias belges. « Ce qui est 200 fois plus bas que la limite habituelle tendant à démontrer la consommation régulière. Un second segment (26 cm), couvrant la période entre juin 2011 et août 2013, n’a révélé pour sa part aucune trace de cocaïne, venant corroborer l’ensemble des contrôles négatifs subis par Charline durant ce laps de temps et prouvant aussi qu’elle n’était pas consommatrice à long terme », a-t-il ajouté.

« Je ne comprends pas ce qui m’arrive »

Cette analyse toxicologique tend à prouver une consommation isolée ou involontaire de la part de la combattante. Version avancée par Charline Van Snick depuis la révélation de son test positif à Rio. « L’enquête est en cours. J’essaie de retracer mes moindres faits et gestes durant les 48 heures précédant le contrôle du 26 août », a-t-elle confié durant la conférence de presse. « Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Pour moi, le judo est un projet de vie. Je suis un code éthique. Aller dans une démarche de dopage, ce serait ‘auto-saboter’ ce projet et voir la fin de mes rêves, de mon emploi et de plein d’autres choses », a-t-elle ajouté. « J’ai tout le temps subi des contrôles négatifs dans mes championnats précédents. J’allais au Brésil pour une médaille, je savais donc que j’allais être contrôlée ».

L’échantillon B analysé en novembre

L’avocat de l’athlète belge a réclamé l’analyse de l’échantillon B prélevé, en même temps que le premier, lors des championnats du monde. Celui-ci doit être analysé avant le 15 novembre par le même laboratoire de Montréal. Pour autant son avocat, Jean-Luc Flagothier, reste peu optimiste, « pour moi, si l’échantillon B est également positif, la médaille de Charline est perdue ». « Nous allons procéder par étape. Nous attendons toujours de la fédération internationale de judo l’ensemble du dossier médical. Nous agirons aussi en fonction du résultat de l’échantillon B. La première chose serait de démontrer qu’avec un taux si bas elle a forcément été exposée à une contamination et qu’elle n’est pas consommatrice. Le code mondial antidopage reprend des exemples, suivant que la contamination s’est faite suite à l’intervention d’un médecin, par la famille, par des compléments alimentaires, etc. Mais il n’y a pas de règle absolue en matière de sanction », a-t-il souligné. La médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Londres, risque de perdre sa médaille mondiale ainsi qu’un à deux ans de suspension.

En cas de sanction, sa défense n’exclut pas d’aller au Tribunal Arbitral du Sport, tout comme le tennisman Richard Gasquet en 2009. Le but, avant tout, étant de prouver que la performance sportive de la judoka n’a pas été influencée par le taux de cocaïne détecté.