Incapable de faire le poids à Abou Dhabi, Gneto doit-elle passer en -57 kg ?

Priscilla Gneto félicite sa sœur Astride, championne de France cadette, en mars 2012. En 2013, Astride Gneto est déjà médaillée nationale senior dans la même catégorie que sa sœur / Photo Emmanuel Charlot – L’Esprit du Judo

On l’oublie parfois, car cela fait un bail (plus de trois ans…) que Priscilla Gneto est en équipe de France, mais la jeune femme n’a que 23 ans. Retour sur un parcours… dont la conclusion reste à écrire. Dans quelle catégorie ? En -52 kg, ou en -57 kg ?

Un démarrage pied au plancher en 2010

Championne de France juniors 2010, elle est la même année, en novembre, championne de France seniors dans la catégorie que domine alors Pénélope Bonna, en -52 kg. Elle s’illustre alors rapidement au niveau international avec une victoire au Grand Prix de Chine en décembre et une 3e place au tournoi de Paris en février de l’année suivante, en dominant avec autant d’insolence que d’explosivité la championnat japonaise Misato Nakamura, alors médaillée olympique et championne du monde. Pénélope Bonna réagit en prenant le titre européen en avril, mais Gneto gagne le Grand Prix d’Azerbaidjan en mai. Les deux combattantes sont finalement alignées au championnat du monde 2011 et Priscilla Gneto, 19 ans, termine 5e. Une défaite au Grand Prix des Pays-Bas à la fin de cette année 2011 n’arrête pas sa dynamique car elle se hisse en décembre en finale du Grand Chelem de Tokyo. Mais dès ce moment, les difficultés à descendre au poids aparaissent et les résultats se font plus irréguliers. Pire, la blessure commence à entrer dans son quotidien avec un problème d’épaule qui la prive de championnat de France fin 2011, de tournoi de Paris et d’Allemagne début 2012. De retour, elle est battue rapidement au championnat d’Europe 2012, et ne gagne sa sélection pour Londres que par l’incapacité de Pénélope Bonna a faire mieux sur cette période. Blessée à nouveau à l’épaule, elle ne revient que quelques jours avant les Jeux olympiques… pour une prestation superbe qui l’amène sur la troisième marche du podium. Son chef d’oeuvre ?

Les blessures freinent son élan

Son entraîneur des débuts, Jean-Yves Andarelli, est alors persuadé que ce sont ses derniers mois dans cette catégorie des -52 kg. Cela ne tiendrait qu’à lui, elle aurait sauté le pas dès son retour des Jeux. Mais en -57 kg, il y a l’intraitable Automne Pavia… Priscilla Gneto toujours en -52 kg, prend le temps de digérer cette médaille olympique. Elle est absente du championnat de France et du tournoi de Paris, échoue à briller au tournoi de Tchéquie et de Turquie en mars 2013, obtient néanmoins sa sélection au championnat d’Europe 2013 où elle perd par hansokumake devant la modeste Hongroise Barbara Maros. Elle échoue encore rapidement au Master de Tyumen en mai, semble enfin revenir avec une finale au Grand Prix de Miami en juin… mais se blesse alors au genou. Une blessure grave qui nécessite une opération, laquelle est différée après le championnat du monde de Rio pour lequel elle est finalement sélectionnée. Elle ne s’y classera pas, battue au troisième tour par la future championne du monde Kelmendi.

Chelyabinsk, son troisième championnat du monde

Opérée de son genou, elle n’est de retour qu’en mai 2014, pour une finale perdue au Grand Chelem de Bakou, et deux 5e places aux Grands Prix de Cuba et de Hongrie. Pénélope Bonna n’ayant pas su saisir sa chance au championnat d’Europe 2014, Priscilla Gneto est à nouveau sélectionnée pour le championnat du monde de Chelyabinsk en Russie et s’y rend avec l’avantage d’avoir fait pour la première fois depuis longtemps une préparation complète et sans blessure. Malgré tout, ce sera une nouvelle déconvenue. Elle est battue nettement par la Japonaise Hashimoto, elle-même septième à la fin de la journée.
Souvent blessée et absente des podiums européens et mondiaux depuis deux ans, même si c’est sans vraiment démériter, Priscilla Gneto passe-t-elle seulement par une mauvaise passe qui se prolonge et va cesser avec la fin des blessures et grâce des descentes au poids mieux maîtrisées… ou a-telle désormais un réel problème de régime et doit-elle faire le deuil des -52 kg pour se relancer dans une nouvelle aventure en -57 kg ? Si rien n’est joué, son incapacité à assumer la balance pour ce Grand Chelem d’Abu Dhabi ne plaide pas en faveur de la première hypothèse. 

Astride, la petite Gneto qui monte en -52 kg

Enfin c’est peut-être la montée en puissance de sa soeur, Astride Gneto, dans cette catégorie des -52 kg, qui finira par la faire basculer définitivement, elle qui a toujours annoncé qu’elle ne combattrait pas contre sa soeur. Avant les Jeux de Rio 2016 ? Avant même les championnats du monde d’Astana au Kazakhstan en 2015 ? Jamais ?
À suivre…