Un rapport de la Chambre régionale des comptes fait polémique

Le Levallois Sporting Club est-il trop généreux avec Teddy Riner ? C’est en tout cas ce que laisse entendre un article publié par nos confrères de France Bleu 107.1, qui ont obtenu, avant sa parution, un rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion du club des Hauts-de-Seine. Selon ce document, le Guadeloupéen gagnerait 24 000 euros nets par mois, auxquels il conviendrait d’ajouter des primes de résultats pouvant faire monter son salaire jusqu’à 30 000 euros, un appartement, une voiture et le paiement de la taxe d’habitation. Les magistrats franciliens s’interrogent sur la justification d’un tel montant, issu de fonds publics. Certes, le logo du LSC apparaît sur le kimono de Riner lorsque celui-ci est en compétition, mais est-ce suffisant pour considérer que la ville de Levallois en tire des bénéfices conséquents ? ​Face aux sommes bien plus importantes engrangées par d’autres sportifs, comme certains joueurs de football ou tennismen, ces 30 000 euros mensuels versés au champion olympique de Londres (+100kg) pourraient sembler dérisoires pour s’attacher l’image du champion que Renault a mis en scène ces dernières semaines pour quelque 300 000€.

© Emmanuel Charlot/L’Esprit du Judo – Teddy Riner sous les couleurs du LSC, en 2011.

En coulisse, on ne peut s’empêcher de voir se déployer aussi une bataille politique alors que le maire de Levallois, Patrick Balkany, et son épouse sont dans la tourmente judiciaire…  La parution de ce rapport de la CRC survient en effet dans un contexte politique assez tourmenté. Il pourrait également laisser présager des suites compliquées pour le club omnisports, dont les rumeurs laissent à entendre qu’il pourrait se retirer du haut niveau. Les noms de cadres de la section judo et de l’équipe de France, dont Cyrille Maret et Alexandre Iddir, étant évoqués dans d’autre clubs dans la période des « transferts » qui vient de s’ouvrir.

Teddy Riner, lui-même arrivé au Levallois SC fin 2009, en provenance du Lagardère Paris Racing alors qu’il n’avait que 20 ans, est évoqué pour une possible renaissance du PSG Judo, disparu en 2002… Où l’on peut imaginer, à moins d’un mécène (qatari ?), que le septuple champion du monde aurait du mal à trouver des émoluments au moins équivalents. Ce que seraient heureuses de lui offrir, en revanche, des structures étrangères… Un mini séisme dans le judo français qui n’est pas si improbable, d’autant qu’en interne certains avouent « ne pas savoir de quoi l’avenir sera fait », et que dans le même temps, certaines figures comme Roger Vachon quittent leurs fonctions à Levallois début juillet.